Shigetaka Kurita

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Shigetaka Kurita
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Biographie
Naissance
Nom dans la langue maternelle
栗田 穣崇Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Université Senshū (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités

Shigetaka Kurita (栗田穣崇?) (Né le 9 mai 1972 à Gifu au Japon) est un concepteur d'interface japonais souvent cité pour son travail sur les emoji[1],[2],[3]. Il est souvent considéré comme l'inventeur des emoji[4],[5]. Il faisait partie d'une équipe qui a créé l'un des premiers emoji, notamment un pictogramme en forme de cœur qui apparaissait sur un appareil de radiomessagerie de la marque NTT Docomo, conçu à destination des adolescents.

Ce développement et les conséquences de son utilisation ont conduit Kurita à concevoir un ensemble de 176 emoji colorés. La plupart des emoji d'usage général utilisés aujourd'hui par Unicode remontent à l'ensemble de Kurita. Il travaille maintenant pour Dwango Co. Ltd., une société de jeux japonaise appartenant à Kadokawa Dwango Corporation. L'ensemble d'emoji NTT Docomo qu'il a créé est maintenant exposé au Museum of Modern Art (MoMA) de New York.

L'histoire de l'emoji cœur[modifier | modifier le code]

Alors que les emoji existaient avant les années 1990, ils étaient souvent définis comme des pictogrammes en Asie. Le terme emoji est d'origine japonaise, le terme n'ayant été adopté en Occident qu'à partir de 2010. Le Japon lui-même a également eu du mal à définir les emoji pendant plusieurs années. Ce n'est que lorsque les opérateurs de télécommunications ont commencé à expérimenter l'utilisation d'images graphiques ou de pictogrammes dans les services de messagerie que le concept d'emoji est devenu pertinent.

L'une des premières sociétés de télécommunications à avoir testé des pictogrammes dans les messageries était NTT Docomo. Dans les années 1990, cette entreprise a lancé un bip destiné aux adolescents. Le bip a été le premier du genre à inclure la possibilité d'envoyer un pictogramme dans le texte. Le bip n'avait qu'un seul pictogramme sur ses options, qui était un pictogramme en forme de cœur. Il s'agirait de la première expérience de Kurita dans l'utilisation de symboles numériques sous forme de texte. Le bip a reçu des critiques élogieuses en Asie, ce qui a conduit d'autres entreprises de la région à envisager d'utiliser des pictogrammes dans la liste des caractères du texte. NTT Docomo a ensuite commercialisé un autre appareil destiné aux hommes d'affaires, mais cette fois sans le pictogramme en forme de cœur. De nombreux utilisateurs se sont plaints et sont passés à d'autres fournisseurs qui avaient désormais inclus un pictogramme de cœur. Cela a conduit NTT Docomo à revenir sur sa décision et à inclure le pictogramme du cœur[6].

Kurita a déclaré que cette expérience avait laissé, ainsi qu'à d'autres chez NTT Docomo, l'intime conviction que les symboles seraient une part importante du futur des services de communication textuelle[7]. Lorsque NTT Docomo a développéd l'i-mode, il a été décidé que Kurita devrait concevoir un ensemble de pictogrammes, qui pourraient être utilisés comme caractères sur le nouveau système d'exploitation.

Ensemble d'emoji NTT Docomo[modifier | modifier le code]

Kurita a commencé à concevoir un ensemble d'emoji pouvant être utilisé avec l'emoji cœur. Il a conçu un ensemble de 176 pictogrammes utilisant une grille de 12x12 pixels qui a finalement lancé une tendance mondiale dans l'utilisation de pictogrammes pour communiquer des idées par messages textuels[4]. Cet ensemble de pictogrammes est considéré comme le premier ensemble d'emoji, car c'est la première fois que le mot a été employé pour des pictogrammes. Emoji signifie simplement "pictogramme" ou "icône" en japonais[6].

Pour réaliser son ensemble d'emoji, Kurita s'est inspiré des conventions iconographiques des mangas appelées manpu (漫符?), comme une goutte d'eau sur un visage représentant la nervosité ou la confusion par exemple[8],[9]. Il s'est aussi inspiré des pictogrammes météo[8],[9], Caractères chinois et des panneaux de signalisation[10].

L'une des différences les plus notables avec les autres sociétés de télécommunication utilisant des emoji était l'emploi de la couleur, car en dehors des nombres et des formes de base, la majorité des 176 emojis étaient colorés. Le célèbre cœur qui avait fait la renommée de NTT Docomo était d'ailleurs coloré en rouge. Les emoji au visage jaune couramment utilisés aujourd'hui ont évolué à partir d'autres ensembles d'émoticônes et ne sont pas forcément héritiers du travail de Kurita[11].

Le Museum of Modern Art (MoMA) a récemment ajouté l'ensemble original d'emoji à sa collection, il est actuellement exposé au musée de New York[12],[13].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en-CA) « Shigetaka Kurita: The man who invented the emoji », The Toronto Star,‎ (ISSN 0319-0781, lire en ligne, consulté le )
  2. (en) Jacopo Prisco CNN, « Shigetaka Kurita: The man who invented emoji », sur cnn.com (consulté le )
  3. (en-US) Negishi, « Meet Shigetaka Kurita, the Father of Emoji », The Wall Street Journal, (consulté le )
  4. a et b Burge, « Correcting the Record on the First Emoji Set », Emojipedia,
  5. (en) Gretchen McCulloch, Because Internet: Understanding the New Rules of Language, Penguin, (ISBN 978-0-7352-1095-0, lire en ligne)
  6. a et b « The Origin Of The Word ‘Emoji’ », Science Friday
  7. McCurry, « The inventor of emoji on his famous creations – and his all-time favorite », The Guardian,
  8. a et b Jacopo Prisco, « Shigetaka Kurita: The man who invented emoji », CNN,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. a et b Nakano, « Why and how I created emoji: Interview with Shigetaka Kurita » [archive du ], Ignition (consulté le )
  10. Mayumi Negishi, « Meet Shigetaka Kurita, the Father of Emoji », The Wall Street Journal,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. (en) McCurry, « The inventor of emoji on his famous creations – and his all-time favorite », The Guardian, (consulté le )
  12. (ja) Sei Sekiguchi, « 絵文字、ニューヨークMoMAのコレクションに », ケータイ Watch,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. (en) Michele Debczak, « The Original Emojis From 1999 Are Getting Their Own Coffee Table Book », Mental Floss,‎ (lire en ligne, consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]